Sur une proposition de Léa Drouet et de Camille Louis, l’atelier 210 crée cette année une « École Expérimentale » une école partant des expériences plus que des expertises et invitant des personnes dont on a l’habitude de faire des "objets d’étude" (les dites « minorités », « la jeunesse », « l’enfance », « les personnes âgées »….) à prendre leur place de sujets détenteurs de savoirs singuliers et en capacité de les transmettre, de les enseigner différemment.

Éprouver les terrains - façonner les savoirs en commun

Depuis le mois d'octobre, l'École Expérimentale s'est déplacée dans les lieux de celles et ceux qui sont devenus, le temps d'un weekend qui marque pour longtemps, nos enseignant.e.s. Accueillis dans un des lieux d'occupation de la Voix des Sans Papiers ou à la Petite École en passant par l'espace d'Amour et Sagesse, les « écolier.e.s » ont pu rencontrer des précieux passeurs, des précieuses passeuses de savoirs savoureux, tirés non pas des expertises mais des expériences. Pour la dernière classe de l'année, l'école propose un autre type de déplacement. Elle invite les participant.e.s, fidèles comme nouveaux, à rejoindre une sorte de « voyage sur place », effectué à et depuis l'atelier 210, non comme un « retour au foyer » mais plutôt comme une manière détournée de le rencontrer. 

Il s'agira moins de visiter que de plonger afin d'explorer ce qui est au cœur d'un tel espace et qui lui donne aussi son savoir-saveur : l'expérimentation artistique prise non au moment de sa fin mais dans son processus de composition.

Le weekend du 2 et 3 juillet est en effet occupé par une forme d'expérimentation proposée par des artistes et menée avec les habitant.e.s comme avec les passant.e.s ou visiteurs temporaires : le  "Manuel d'adaptation à la Planète Terre".  

Les personnes inscrites à ce nouveau weekend de l'École sont non seulement invitées à rejoindre l'un des créneaux de présentation (chacun.e peut choisir son créneau ici) mais aussi à se faire elles-mêmes les transmetteurs d'un savoir spécifique : ce savoir du regardant, de la regardante, que l'on compose lors d'une expérience artistique et qui fait de chacun.e de nous le détenteur d'une connaissance singulière et partageable. 

Il n'y aura pas de tribune depuis laquelle toutes et tous devrait témoigner ; il n'y aura pas de table ronde unique et exposée autour de laquelle seuls des sélectionnés pourraient parler : il y aura plusieurs tables d’échanges croisées disposées dans le bar et au dernier étage de l’atelier 210. Autour de chacune, 5 ou 6 personnes ayant participé à l'expérience – le samedi ou le dimanche – pourront s’installer avec aucun autre enjeu que celui de converser.

Conversare signifie étymologiquement : avancer en renversant. Renversant la balance selon laquelle l'artiste sait et le public apprend ; l'artiste reçoit et le public rejoint, l'échange avancera en offrant la possibilité aux spectateurs-rices de transmettre aux artistes leur savoir-expérience. 

Au sein de chacune des tables seront donc présents, avec les participant.e.s, les membres de l'équipe créatrice mais aussi certaines des personnes avec lesquelles ils et elles ont déjà commencé la conversation plus ou moins directement : des habitant.e.s, des militant.e.s pour le climat, des chercheurs en hydrologie, des passioné.e.s des eaux caché.e.s dans la ville ou des terres sauvées au milieu du béton…

Ce dernier temps de l'École Expérimentale se déroulera à 17h30 (inscription par mail à l'adresse laurent@atelier210.be) et sera aussi l'occasion de trinquer ensemble à la fin de l'année … et à la rentrée ! (première classe de la saison nouvelle le week end du 12 et 13 novembre 2022).